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Distinguer les deux joies

La voie soufie nous apprend une chose, c’est la distinction entre ce qui rend heureux notre nafs, et ce qui rend heureux notre esprit.

 

Beaucoup de gens confondent les deux. Certains pensent même que ce qui rend heureux leur nafs rend heureux leur esprit, dans le sens où ça les rapproche de Lui.

 

Un exemple parmi tant d’autres :

 

c’est comme une personne qui vous dit : « j’ai assisté à un concert soufi, les chants étaient magnifiques, le ney formidable, les sensations intenses. »

Cette personne pense s’être rapprochée du divin en pensant que c’est son esprit qui a été impacté positivement par le concert. Alors que c’est son nafs.

 

Nous pouvons reproduire ce cas pour 1001 autres exemples.

 

C’est comme un homme qui vous dit : « l’amour de la femme que j’aime renforce mon esprit et me rapproche de Dieu. »

 

Ah bon ?

 

Et si on la prend de tes mains cette personne, tu te sentiras comment ? Parce que si c’est ton esprit qui est renforcé comme tu le dis, le fait qu’on te l’enlève ne provoquera pas un grand chagrin.

Il ne faut pas mélanger le nafs et l’esprit.

 

Comment savoir si c’est notre esprit qui est heureux ? C’est simple, au départ c’est une chose que notre nafs n’aime pas...et à force de patience l’esprit se retrouve renforcé et en paix.

 

CEPENDANT

 

JE DIS BIEN CEPENDANT

 

Après un certain stade d’évolution, le cheminant acquiert une telle connaissance de son nafs et de son esprit qu’il parvient à créer un pont entre les deux. 

 

Le nafs commence à servir l’esprit, donc ce qui rend heureux le nafs renforce l’esprit...

 

Mais cela a lieu à partir de Nafsi moutmainn, le nafs qui commence à goûter aux joies paradisiaques...Autrement dit, il faut plusieurs années d’apprentissage.

 

Mais même ici, il faut faire attention...

 

Après tout dépend comment vous gérez les bonheurs de votre nafs.

 

Vous écoutez une bonne musique, ça rend votre nafs heureux, mais vous vous servez de cette énergie positive pour nettoyer votre cœur et accueillir Sa présence. Là c’est jackpot. 

 

En Soufisme le but ne doit être que Sa face.

Nafs et dopamine

Les plaisirs du nafs peuvent s'apparenter aux satisfactions éphémères engendrant une hausse de la dopamine dans le cerveau.

Notre nafs est sous l'emprise de la dopamine. Celle-ci augmente avec tout ce qui procure un plaisir immédiat (cela varie selon les gens)... Mais ça reste une sensation éphémère payée au prix fort au détriment de l'esprit (sérotonine).

La voie soufie nous enjoint de renforcer notre esprit et non notre nafs pour justement être libéré de ses satisfactions temporaires.

Nous pensons parvenir à échapper au stress en procurant temporairement du plaisir à notre nafs, avec notamment des activités augmentant le flux de dopamine dans notre cerveau. Cette manière d'agir ne fera que le lit de l'anxiété, ajouté à un stress chronique nous empêchant d'avancer dans la voie en faisant face à l'adversité. 

Il veut que nous vivions un bonheur permanent et non des joies passagères. Ce n'est que de cette manière que nous pourrons Le contempler durablement.

Esprit et sérotonine

Renforcer l'esprit à travers Son souvenir, la prière et Sa contemplation stimule la production de sérotonine par notre organisme. Cette action permettra de développer en nous un sentiment de plénitude, voire de complétude...Cet état de bien-être général nous apprendra à mieux résister au stress. Plus l'esprit se renforcera, plus nous serons dans l'empathie et la bonne compréhension de nos propres états émotionnels (nafs) et de ceux des gens que nous croiserons dans notre quotidien.

Voilà pourquoi la voie soufie insiste tant au sujet de la pacification de notre nafs nous permettant un affermissant de notre esprit (ruh).

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